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mardi 28 avril 2020

IN MEMORIAM

Ab Raaga Justin SAWADOGO (né en 1953, décédé le 16 avril 2020)
REQUIESCAT IN PACE

Veillée de prière pour l’abbé Raaga Justin Sawadogo
(Grand Séminaire Saint Pierre – Saint Paul, Kossoghin, vendredi 17 avril 2020, 18h15)
Toi, mon fils séminariste, Toi mon frère formateur : Ne pleure pas si tu m’aimes[1] !
Le recteur vous a informés hier que la mort m’a emporté ! Et c’est vrai ! Hier, je vous voyais d’ailleurs rassemblés sous les arbres, devant la Vierge Marie, au cœur de notre Cité de l’Espérance ! Je vous voyais tous, formateurs et séminaristes, la mine serrée et le cœur abattu ! Je vous voyais rassemblés sur le chemin que je parcourais quotidiennement, de ma chambre à l’administration, et de l’administration à ma chambre au bâtiment « Sainte Famille » ! Mais, laissez-moi vous rassurer : La mort n’est rien, car je vis toujours ; je suis seulement passé de l’autre côté.
Je suis moi, tu es toi.
Ce que nous étions l’un pour l’autre dans cette maison et sur cette terre, je le suis toujours.
Ainsi, donne-moi le nom que tu m’as toujours donné, à savoir : Raaga Justin Sawadogo.
Parle-moi comme tu l’as toujours fait ; n’emploie pas un ton différent ;
Ne prends pas un air solennel ou triste ; continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Prie. Souris. Reste fort ! Pense à moi. Prie pour moi. J’en ai besoin.
Que mon nom soit prononcé comme il l’a toujours été : ici à Kossoghin, comme ailleurs :
sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre, avec la même familiarité : je suis Raaga Justin Sawadogo, né en 1953 à Ziiga (dans le Yatenga) ; ordonné prêtre le 29 juin 1979 à Ouahigouya. Je suis et reste Raaga Justin Sawadogo, le Vice-Recteur, on simplement « le Vice », comme certains d’entre vous aimaient m’appeler familièrement…
Pour moi, la vie signifie toujours ce qu’elle a toujours signifié : elle reste ce qu’elle a toujours été ; le fil n’est pas coupé. Un fil invisible de fraternité et de familiarité continue de nous lier. Certes, je ne suis plus physiquement présent au milieu de vous ; mais toi séminariste, toi confrère formateur, toi que j’avais en accompagnement spirituel, toi que j’accompagnais en Fraternité : pourquoi serai-je hors ta pensée ? Simplement parce que je suis hors de ta vue ? Écoute ; je ne suis pas loin, je suis juste de l’autre côté du chemin. Et même : dès demain, je reviendrai ici, dans cette maison où j’aurai passé au total 9 ans en 2 séjours… Je reviendrai reposer ici, au milieu de vous, dans un coin de votre maison ; mais surtout : dans un coin de vos cœurs : je suis Raaga Justin Sawadogo
Tu vois, tout est bien…
Toi, mon fils séminariste en formation ici dans la Cité de l’Espérance !
Toi, mon confrère prêtre dans la mission de formateur ici à Saint Pierre - Saint Paul !
Si tu savais le don de Dieu et ce que c'est que le Ciel !
Si tu pouvais, d'ici, entendre le chant des Anges et me voir au milieu d'eux !
Si tu pouvais voir se dérouler sous tes yeux les horizons et les champs (chants) éternels,
les sentiers où je marche présentement ! Si, un instant, tu pouvais contempler, comme moi, la Beauté devant laquelle toutes les beautés pâlissent !

Tu m'as vu ici sur cette terre où j’ai vécu durant 67 ans ; tu m'as aimé dans cette vallée de larmes comme nous nommons volontiers notre terre. Ne pourrais-tu pas aussi continuer à m'aimer encore
dans le pays de lumière et des immuables réalités ?

Crois-moi : quand la mort viendra un jour briser tes liens comme elle a brisé ceux qui m'enchaînaient à mon corps, et quand un jour - que Dieu connait et qu'il a fixé - ton âme viendra dans le Ciel où l'a précédée la mienne, ce jour-là, tu reverras celui qui t'aimait et qui t'aime encore ; tu en retrouveras les tendresses épurées. Et à Dieu ne plaise qu'entrant dans une vie plus heureuse, je devienne moins aimant !

Toi, mon fils, toi mon frère et confrère, tu me reverras donc, moi Raaga Justin Sawadogo, transfiguré dans l'extase et le bonheur ; non plus attendant la mort, mais avançant d'instant en instant, avec toi faisant 100 pas à mes côtés ou me tenant la main, dans les sentiers nouveaux de la Lumière et de la Vie Nouvelles, sirotant une bonne bière ou savourant un bon verre de vin au « Grand Lieu », dans l’allégresse de la présence éternelle du Dieu de Vie, dans l’ivresse joyeuse d’être enfin dans la Vie de Dieu ! Et ça, c’est un breuvage dont on ne se lasse jamais et que toi, mon fils séminariste, ainsi que toi, mon confrère formateur, tu viendras un jour boire avec moi, Raaga Justin Sawadogo.

Alors ! Ça va bon ?

Essuie tes larmes et ne pleure pas, si tu m'aimes.

Paroles de Raaga Justin Sawadogo

(Abbé Jean Désiré Sawadogo)



[1] Inspiré d’un poème attribué à Saint Augustin avec le titre « Ne pleure pas si tu m’aimes ».

dimanche 19 avril 2020

Un triduum Pascal inédit



2019 est l’année qui vit apparaître la pandémie du coronavirus, personne ne doute là-dessus. Des mesures adéquates (gestes barrières) furent adoptées dans la perspective d’endiguer la propagation de ce fléau. Dans cet élan de lutte collective et individuelle contre le nouveau Covid19, la Conférence Episcopale BURKINA-NIGER émit une lettre de recommandation, suspendant toutes les célébrations religieuses à caractère communautaire et ce, jusqu’à nouvel ordre. Sur ces entrefaites, le Grand Séminaire Saint Pierre-Saint Paul ferma ses portes aux chrétiens de la ville de Ouagadougou qui y prenaient part à l’accoutumée aux célébrations dominicales et para-liturgiques telles le chemin de croix. Notons en passant que le séminaire jouit de nouvelles portes. Dorénavant notre hospitalité sans borne est restreinte. Toutes ces circonstances exceptionnelles imprimèrent à n’en pas douter un visage singulier au Triduum Pascal 2020 d’où son caractère inédit.
La célébration de ces trois plus grands jours de l’année liturgique connut implacablement une amputation de certains rites qui leur sont respectivement propres. En effet, la célébration liturgique du Jeudi Saint, jour de l’Institution de l’Eucharistie et du sacerdoce ministériel ne vit pas s’accomplir le rite du lavement des pieds et de l’adoration eucharistique organisée. Quant au Vendredi Saint jour de la célébration de la passion du Christ, le chemin de croix fut rendu individuel. Enfin, la Vigile Pascale qui eut lieu à 18 heure GMT, comme les autres jours d’ailleurs, la liturgie atypique (absence de rassemblement autour du feu pascal) du samedi Saint, nuit de résurrection et des autres remaniements vinrent corroborer les célébrations vespérales de ce triduum inédit. Le premier jour de la semaine c’est-à-dire Dimanche, la messe du jour de Pâques fut des plus brillantes célébrations jamais vécues par les séminaristes. Elle fut présidée par M. l’abbé Gustave SAWADOGO et M. l’abbé Pascal KOLESNORE s’est chargé du prêche. Si je me mettais à narrer tout ce qui s’est passé, je pense que ce blog serait à défaut de place pour contenir mon témoignage. Il faut souligner que l’intégralité des messes pascales se trouve sur la page Facebook de M. l’abbé Guy Edmond KAFANDO. Allez-y savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours.
En souhaitant prompt rétablissement aux malades du nouveau coronavirus dont l'Abbé Justin SAWADOGO, Vice-recteur, nous prions pour les décédés afin que le Christ ressuscite avec eux dans l'autre vie à laquelle nous aspirons tous.
Toute fois, fort est de constaté que cette nouvelle donne n’a altéré en aucune manière la substance des célébrations pascales, fondement et summum de la vie chrétienne. Le chrétien tient et entretient sa foi malgré la présence des forces du Mal mû quotidiennement par l’appel de l’apôtre Paul : « Que notre seule fierté soit la croix de Notre Seigneur Jésus Christ. En lui, nous sommes sauvés et délivrés » Ga 6,14.

Dénis ILBOUDO
Philo I

COVID-19 : Une nouvelle donne pour le monde


            Il y a de cela quatre mois, le monde vivait encore dans sa quiétude habituelle faite de spectacles artistiques, de compétitions sportives, de travail boursier, de concerts musicaux, mais également d’attaques terroristes, de plans de riposte, de soulèvements populaires, de marches revendicatives, etc. Cette insouciance quotidienne nous allait tant bien que mal car chacun essayait à sa manière d’apporter sa pierre à la réalisation de l’humanité. Et un jour de décembre 2019, un médecin chinois alerta le monde de l’imminence d’un danger sanitaire. Son message se noya malencontreusement dans le flot quotidien des news et de chats des réseaux sociaux. Cependant, quelques mois plus tard, la terre se trouvait à l’arrêt, à cause d’un microorganisme : SARS-CoV-2 de la famille des coronavirus.
            Le COVID-19, en l’espace de trois mois, a sclérosé la majeure partie du système mondial. Et comme toutes les structures de la planète, notre grand séminaire en pâtit. A ce jour, bien qu’aucun cas n’ait été détecté dans notre communauté, nous sommes de plain-pied dans une logique préventive car comme l’a dit le sage : « prévenir est mieux que guérir ». Ainsi conformément à l’appel du gouvernement, les cours magistraux ont été suspendus le 26 mars. Désormais, les séminaristes, qui étaient sous la juridiction de l’Université Saint Thomas d’Aquin (USTA) en matière de formation intellectuelle, sont laissés à eux-mêmes pour l’assimilation personnelle des modules académiques. Les classes communautaires étant suspendues, le temps imparti pour les études est employé à l’étude en privé. Ensuite, la conférence épiscopale Burkina-Niger ayant décidé le confinement pour tous les grands séminaires, les sorties, les promenades, et même les visites médicales ont été arrêtées. Outre ce repli stratégique sur soi, les mesures préventives n’en finissent pas. Nous vous en proposons quelques-unes : obligation de respecter la distance canonique entre individus (minimum 1m) ; suspension des activités à promiscuité prononcée telles la classe de chant et le sport collectif ; messe désormais par fraternité (groupe de 30). La règle d’or est « non contact » afin d’éviter au maxi une contamination générale si un cas éventuel se présentait. C’est dans ce climat que nous vivons désormais jusqu’à nouvel ordre.
            Comme toutes les autres parties du monde, nous attendons de voir le bout du tunnel où nous mènera cette pandémie. En toute évidence, nos prières se formulent à l’intention des malades et du personnel médical pour qu’un remède efficace soit trouvé. L’occasion faisant le larron profitons de cette aubaine pour souligner à la lumière de ce virus un point sensible. En effet n’est-il pas paradoxal que tous, nous soyons quasi impuissants face à cet organisme vivant invisible à l’œil nu, en dépit de notre science ultra avancée et de notre high-tech ultra moderne ? Cela ne devrait-il pas nous ramener à notre réalité humaine pétrie de potentialités mais également de limites qui disent notre finitude ?
            Puisse ce temps de confinement être propice à tous, pour que demain, se lèvent des hommes et des femmes vainqueurs, décidés à vivre. Mais à quand demain ?    


                                                                                               DOAMBA Ulrich Bienvenu
                                                                                                          Philo I