dimanche 19 avril 2020

COVID-19 : Une nouvelle donne pour le monde


            Il y a de cela quatre mois, le monde vivait encore dans sa quiétude habituelle faite de spectacles artistiques, de compétitions sportives, de travail boursier, de concerts musicaux, mais également d’attaques terroristes, de plans de riposte, de soulèvements populaires, de marches revendicatives, etc. Cette insouciance quotidienne nous allait tant bien que mal car chacun essayait à sa manière d’apporter sa pierre à la réalisation de l’humanité. Et un jour de décembre 2019, un médecin chinois alerta le monde de l’imminence d’un danger sanitaire. Son message se noya malencontreusement dans le flot quotidien des news et de chats des réseaux sociaux. Cependant, quelques mois plus tard, la terre se trouvait à l’arrêt, à cause d’un microorganisme : SARS-CoV-2 de la famille des coronavirus.
            Le COVID-19, en l’espace de trois mois, a sclérosé la majeure partie du système mondial. Et comme toutes les structures de la planète, notre grand séminaire en pâtit. A ce jour, bien qu’aucun cas n’ait été détecté dans notre communauté, nous sommes de plain-pied dans une logique préventive car comme l’a dit le sage : « prévenir est mieux que guérir ». Ainsi conformément à l’appel du gouvernement, les cours magistraux ont été suspendus le 26 mars. Désormais, les séminaristes, qui étaient sous la juridiction de l’Université Saint Thomas d’Aquin (USTA) en matière de formation intellectuelle, sont laissés à eux-mêmes pour l’assimilation personnelle des modules académiques. Les classes communautaires étant suspendues, le temps imparti pour les études est employé à l’étude en privé. Ensuite, la conférence épiscopale Burkina-Niger ayant décidé le confinement pour tous les grands séminaires, les sorties, les promenades, et même les visites médicales ont été arrêtées. Outre ce repli stratégique sur soi, les mesures préventives n’en finissent pas. Nous vous en proposons quelques-unes : obligation de respecter la distance canonique entre individus (minimum 1m) ; suspension des activités à promiscuité prononcée telles la classe de chant et le sport collectif ; messe désormais par fraternité (groupe de 30). La règle d’or est « non contact » afin d’éviter au maxi une contamination générale si un cas éventuel se présentait. C’est dans ce climat que nous vivons désormais jusqu’à nouvel ordre.
            Comme toutes les autres parties du monde, nous attendons de voir le bout du tunnel où nous mènera cette pandémie. En toute évidence, nos prières se formulent à l’intention des malades et du personnel médical pour qu’un remède efficace soit trouvé. L’occasion faisant le larron profitons de cette aubaine pour souligner à la lumière de ce virus un point sensible. En effet n’est-il pas paradoxal que tous, nous soyons quasi impuissants face à cet organisme vivant invisible à l’œil nu, en dépit de notre science ultra avancée et de notre high-tech ultra moderne ? Cela ne devrait-il pas nous ramener à notre réalité humaine pétrie de potentialités mais également de limites qui disent notre finitude ?
            Puisse ce temps de confinement être propice à tous, pour que demain, se lèvent des hommes et des femmes vainqueurs, décidés à vivre. Mais à quand demain ?    


                                                                                               DOAMBA Ulrich Bienvenu
                                                                                                          Philo I

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