Il y a de cela quatre mois, le monde vivait encore dans
sa quiétude habituelle faite de spectacles artistiques, de compétitions
sportives, de travail boursier, de concerts musicaux, mais également d’attaques
terroristes, de plans de riposte, de soulèvements populaires, de marches
revendicatives, etc. Cette insouciance quotidienne nous allait tant bien que
mal car chacun essayait à sa manière d’apporter sa pierre à la réalisation de
l’humanité. Et un jour de décembre 2019, un médecin chinois alerta le monde de
l’imminence d’un danger sanitaire. Son message se noya malencontreusement dans
le flot quotidien des news et de chats des réseaux sociaux. Cependant, quelques
mois plus tard, la terre se trouvait à l’arrêt, à cause d’un microorganisme :
SARS-CoV-2 de la famille des coronavirus.
Le COVID-19, en l’espace de trois mois, a sclérosé la
majeure partie du système mondial. Et comme toutes les structures de la
planète, notre grand séminaire en pâtit. A ce jour, bien qu’aucun cas n’ait été
détecté dans notre communauté, nous sommes de plain-pied dans une logique
préventive car comme l’a dit le sage : « prévenir est mieux que
guérir ». Ainsi conformément à l’appel du gouvernement, les cours
magistraux ont été suspendus le 26 mars. Désormais, les séminaristes, qui
étaient sous la juridiction de l’Université Saint Thomas d’Aquin (USTA) en
matière de formation intellectuelle, sont laissés à eux-mêmes pour
l’assimilation personnelle des modules académiques. Les classes communautaires étant
suspendues, le temps imparti pour les études est employé à l’étude en privé.
Ensuite, la conférence épiscopale Burkina-Niger ayant décidé le confinement
pour tous les grands séminaires, les sorties, les promenades, et même les visites
médicales ont été arrêtées. Outre ce repli stratégique sur soi, les mesures
préventives n’en finissent pas. Nous vous en proposons quelques-unes :
obligation de respecter la distance canonique entre individus (minimum
1m) ; suspension des activités à promiscuité prononcée telles la classe de
chant et le sport collectif ; messe désormais par fraternité (groupe de
30). La règle d’or est « non contact » afin d’éviter au maxi une
contamination générale si un cas éventuel se présentait. C’est dans ce climat
que nous vivons désormais jusqu’à nouvel ordre.
Comme toutes les autres parties du monde, nous attendons
de voir le bout du tunnel où nous mènera cette pandémie. En toute évidence, nos
prières se formulent à l’intention des malades et du personnel médical pour
qu’un remède efficace soit trouvé. L’occasion faisant le larron profitons de
cette aubaine pour souligner à la lumière de ce virus un point sensible. En
effet n’est-il pas paradoxal que tous, nous soyons quasi impuissants face à cet
organisme vivant invisible à l’œil nu, en dépit de notre science ultra avancée
et de notre high-tech ultra moderne ? Cela ne devrait-il pas nous ramener
à notre réalité humaine pétrie de potentialités mais également de limites qui
disent notre finitude ?
Puisse ce temps de confinement être propice à tous, pour
que demain, se lèvent des hommes et des femmes vainqueurs, décidés à vivre.
Mais à quand demain ?
DOAMBA Ulrich Bienvenu
Philo
I
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